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FANNY PIGEAUD MISE EN EXAMEN.

Publié le 13/02/2013 à 09:49 par rjcpatriote Tags : photo article cadre texte afrique vie société congo
FANNY PIGEAUD MISE EN EXAMEN.

 

FANNY PIGEAUD MISE EN EXAMEN.

La journalisteFanny Pigeauda été mise en examen, le 24 janvier à Paris, dans le cadre d'une plainte en diffamation déposée par le groupeBollore. Cette décision fait suite au reportage "Au Cameroun, l'huile chasse la forêt" publié dans le quotidien françaisLibération, le 2 mars 2012. Cet article virulent envers les industriels de l'huile de palme en Afrique ne faitpourtant aucune référence à Bolloré. Ce dernier a décidé d'attaquer en justice en raison de la photo et de la légende accompagnant le texte, et représentant une de ses concessions dans ce pays.

VOICI L'ARTICLE EN QUESTION ET LA PHOTO INCRIMINEE (ci-dessus)

Récit Avec l’appui du gouvernement, les multinationales, comme l’américain Herakles Farms, s’implantent dans le pays pour produire de l’huile de palme, au détriment des populations.
Par FANNY PIGEAUD Correspondante à Libreville

L’atmosphère est tendue au Cameroun, dans le Ndian et le Koupé-Manengouba, deux départements montagneux et boisés du sud-ouest du pays. Le projet d’une société américaine, Herakles Farms, de planter 60 000 hectares de palmiers à huile suscite une vive polémique. Alors que les uns se réjouissent des 7 500 emplois promis par la compagnie, d’autres sont révoltés à l’idée de perdre leurs terres, attribuées pour un bail de 99 ans à Herakles. Des jeunes ont même tenté de bloquer les bulldozers de l’entreprise. Mais cette dernière ne renoncera pas à ses plans, tant elle a à gagner : la demande mondiale en huile de palme est en pleine croissance.

Pendant longtemps, c’est en Asie du sud-est que s’est concentrée l’industrie du palmier à huile, bien que cette plante oléagineuse soit originaire d’Afrique, où elle est majoritairement cultivée par de petits paysans. Désormais portées par les cours élevés de l’huile, et à cause de la réduction des surfaces en Malaisie, les multinationales du secteur se ruent sur les terres africaines. Malaisiennes, indonésiennes ou chinoises, elles ont obtenu ces trois dernières années des centaines de milliers d’hectares au Gabon, au Liberia, en république démocratique du Congo, en Angola, etc. Quant aux quelques industries déjà installées, elles augmentent leurs superficies.

ONG et experts s’inquiètent. «On n’est pas contre la culture du palmier à huile. Mais il ne faut pas qu’elle se fasse de manière anarchique et au détriment des populations, comme c’est souvent le cas», souligne Samuel Nguiffo, du Centre pour l’environnement et le développement (CED). Dans un rapport publié le 14 février, cette ONG estime que la vie de 25 000 personnes serait affectée par le projet d’Herakles.

Aires protégées. Au Liberia, le mal est déjà fait : des centaines de villageois ont manifesté en janvier contre les expropriations dont ils ont été victimes au profit de la firme Sime Darby (Malaisie). Autre crainte : l’environnement. L’industrie du palmier à huile est souvent une cause de déforestation, responsable de 20% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. D’après les informations qui ont filtré, Patrice Levang, chercheur à l’IRD et au Cifor, à Yaoundé, a calculé que la surface demandée à l’Etat camerounais par les géants de l’huile atteint un million d’hectares. Si cette superficie est accordée, «où ira-t-on le prendre ?» s’interroge-t-il. Pas dans les zones agricoles déjà exploitées, au risque de créer de graves conflits. «Le seul endroit qui reste, c’est le domaine forestier permanent. Ce qui signifie encore plus de déforestation», prédit l’agroéconomiste. Le projet d’Herakles est préoccupant : situé à proximité de quatre aires protégées, il va entraîner la destruction de forêts primaires, s’alarme l’ONG allemande Save Wildlife Conservation Fund, qui a lancé une pétition «Stop Herakles deforestation».

En 2011, une petite ONG camerounaise, Struggle to Economise Future Environment, a obtenu de la justice l’arrêt des activités d’Herakles. Mais le jugement n’a pas été respecté et le juge a été dessaisi du dossier. Ce qui n’est guère étonnant : au Cameroun, comme dans la plupart des pays ciblés par les agro-industriels, le niveau élevé de la corruption permet bien des arrangements. Le contrat signé en 2009 entre Herakles et le ministre camerounais de l’Economie de l’époque, Louis-Paul Motaze, est symptomatique : on y lit que l’entreprise paiera un prix de location de la terre insignifiant (de 0,5 à 1 dollar l’hectare par an), sera exemptée de taxes pendant dix ans, etc. Et en cas de conflit entre une loi camerounaise et une disposition du contrat, il est prévu que ce dernier l’emporte...

Planification. Si les autorités n’ont pas réagi officiellement à la publication, par le CED, de ces informations restées jusque-là confidentielles, il semble, par contre, que le Premier ministre ait réuni en urgence les élites administratives et politiques partisanes du projet. Non pour s’offusquer des termes du contrat, mais pour leur assurer… qu’Herakles mènerait bien ses opérations comme prévu.

«Au lieu d’augmenter les surfaces, pourquoi ne pas d’abord améliorer le rendement des plantations existantes, dont celles des petits producteurs [qui représentent 100 000 hectares au Cameroun] ?» se demande Samuel Nguiffo, qui plaide pour une planification urgente de l’utilisation de l’espace national. Une marge de progression existe :«Le rendement à l’hectare des plantations villageoises est inférieur à une tonne d’huile de palme brute, alors que le rendement potentiel est de trois tonnes», constate Patrice Levang.